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ASCRS Tampa J1&J2 – 30 avril et 1er mai 2022

Bonjour à tous, des nouvelles de Tampa, où se déroule le congrès de l’ASCRS.

Vos dévoués reporters de la SNFCP sont sur le terrain, après avoir passé tous les obstacles (dont culinaires…) et obligations réglementaires pour entrer sur le sol américain (vaccin ET test antigénique…). Ils ont pu rejoindre ce congrès présentiel et découvrir sur le grand hall d’entrée du palais des congrès de Tampa cette phrase : « ASCRS meeting 2022 : Together again ! ».

Reporters de la SNFCP
Diane Mège, Amine Alam, Guillaume Meurette

La 1ère journée était marquée par des présentations abondantes sur les maladies inflammatoires intestinales, incluant une séance de mise au point sur les techniques opératoires (l’anastomose iléo-colique avec Kono-S et résection du mésentère en regard ; les stricturoplasties). Cette séance était une bonne entrée en matière, sans révolution, mais avec une synthèse assez précise sur l’état de l’art. Elle était suivie de la séance des meilleures communications dans le domaine des maladies inflammatoires. Nous avons assisté à une communication de la Mayo Clinic sur les risques thrombo-emboliques chez les patients opérés pour maladies inflammatoires avec un délai maximum de survenue des thromboses dans les 30 jours post-opératoires, et probablement de quoi affiner nos recommandations sur les indications d’HBPM à l’avenir.  Nous avons également assisté à une revue de registre multicentrique relatant l’impact des thérapies ciblées sur la morbidité postopératoire (plus de 4000 patients quand même !) avec un résultat négatif : ils ne retrouvent pas d’impact des traitements biologiques sur les complications infectieuses postopératoires… Le débat reste ouvert et contradictoire avec certaines publications et notamment françaises (étude RICCO). Enfin, nous avons entendu les justifications d’un arrêt précoce d’essai randomisé évaluant l’intérêt de la fermeture précoce de l’iléostomie de protection après chirurgie d’iléo-anale. L’arrêt précoce est lié à une surmorbidité dans le groupe fermé précocement… Avec un message (une fois de plus) très prudent sur ces stratégies accélérées de fermeture de stomie.

La dernière session était une réunion de concertation multidisciplinaire autour de cas difficiles qui manifestement le sont pour tout le monde !

Cette journée s’est terminée par la traditionnelle « welcome reception » ; au dress code casual et l’esprit très détendu… Vos reporters dévoués ont alors gouté à une détente bien méritée après cette journée déjà bien remplie !

La 2ème journée est plutôt « Fonctionnelle », sans grande révolution également. On est surpris d’apprendre que les rectopexies sont faites dans la majorité des cas par voie ouverte, avec des taux de récidive de prolapsus du rectum de l’ordre de 27%.

Une session entière dédiée aux fistules anastomotiques, complication internationale. Avec une superbe présentation sur la place du microbiote dans les fistules anastomotiques, et son lien avec l’échec de la préparation colique, notamment chez les patients obèses. Le dispositif intraluminal préventif des fistules anastomotiques est évoqué… nous attendons donc avec impatience les résultats de l’essai international sur le sujet qui vient de commencer, car vos dévoués reporters ont eu la chance de croiser un des investigateurs de cet essai !!

Deux présentations sur la fistule anale : une première concernant une approche globale de la prise en charge des fistules anales. Rien de nouveau concernant le taux de succès de ces techniques qui fluctue entre 20 et 90% selon les études. Un point intéressant est celui de la place de la sphinctérorraphie associée à la fistulotomie. En effet, les chirurgiens aux USA ont tendance à réaliser systématiquement la sphinctérorraphie avec la fistulotomie. Ceci était en harmonie avec la 2ème présentation dont le sujet était la prise en charge des fistules anales dans les pays asiatiques où la sphinctérorraphie est quasi-systématique avec la fistulotomie. Ce n’est pas le cas en France où la fistulotomie est souvent réalisée seule. En outre, il a été évoqué les différentes classifications des fistules anales : celle de Parks la plus connue mais aussi celle de Sumikoshi du Japon ou celle de Lee de la Corée. C’était en effet intéressant de voir comment nos confrères asiatiques et américains prennent en charge les fistules anales.

A suivre… Pour des nouvelles du congrès ! Et merci à Johnson & Johnson Santé Beauté France pour leur soutien !

Avec le soutien institutionnel de :

Johnson & Johnson Santé Beauté France