Aller au contenu

Vaccination HPV des garçons, un progrès dans la lutte contre les pathologies induites par le Papilloma virus humain !

Selon deux arrêtés publiés au Journal officiel du 4 décembre 2020 (texte 35 et texte 36), le vaccin GARDASIL 9 est désormais remboursable et agréé aux collectivités pour la vaccination contre les papillomavirus chez les garçons dès l’âge de 11 ans,  quelle que soit leur orientation sexuelle. 

Ces recommandations prévoient une vaccination dans les populations suivantes, avec remboursement par l’Assurance Maladie à 65% : 

  • chez toutes les filles et tous les garçons de 11 à 14 ans révolus (schéma à 2 doses) 
  • un rattrapage possible pour tous les adolescents et jeunes adultes (hommes et femmes) de 15 à 19 ans révolus (schéma à 3 doses)
  • chez les hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes (HSH) jusqu’à l’âge de 26 ans (schéma à 3 doses) 

Pour les vaccinations en dehors de ces recommandations (sujets à risque notamment), une prise en charge gratuite peut être effectuée par les CeGIDD (Centre gratuit d’information de dépistage et de diagnostic des infections par les Virus de l’Immunodéficience Humaine (VIH), des hépatites virales et des infections sexuellement transmissibles). 

Pour les nouvelles vaccinations le vaccin nonavalent (GARDASIL 9) est recommandé. Tout schéma vaccinal commencé avec un des autres vaccins doit être continué avec le même.

La SNFCP relaye le message adressé par l’INCa aux Présidents des Sociétés Savantes qui explique l’intérêt de cette vaccination, et de l’extension de sa recommandation aux jeunes garçons, indépendamment de la notion d’orientation sexuelle.

« Monsieur le Président, Cher confrère,

A l’occasion de l’ouverture effective de la vaccination contre les infections liées aux HPV aux garçons dès 11 ans, depuis le 1er janvier de cette nouvelle année, l’Institut national du cancer souhaite rappeler l’importance de cette vaccination pour protéger notre population contre les cancers HPV induits. En ce sens, et en formulant le vœu d’une forte mobilisation des praticiens, un communiqué de presse  a été adressé à la presse professionnelle santé lundi 25 janvier.

Nous avons maintenant un recul de plus de 10 ans depuis l’entrée sur le marché des vaccins contre les infections HPV. Les publications scientifiques et données des services de santé internationaux, mettent en exergue le profil sécurisé du vaccin et son efficacité. De nombreuses publications décrivent déjà depuis plusieurs années, dans les pays à forte couverture vaccinale, un impact positif de la vaccination sur la réduction des lésions précancéreuses du col et des verrues gynécologiques des jeunes femmes. En octobre 2020, une première étude montrant l’impact de la vaccination HPV sur la réduction du cancer invasif du col de l’utérus a été publiée dans le New England of medecine.

Or, en France, en 2019, seules 27,9 %[1] des jeunes filles de 16 ans étaient vaccinées (schéma complet). Ce taux figure parmi les plus bas au sein des pays qui recommandent cette vaccination. Un travail de modélisation menée en 2018 par l’Institut national du cancer a montré les bénéfices de santé additionnels de l’augmentation de la couverture vaccinale avec le vaccin nonavalent[2] : sur la base annuelle d’une cohorte de jeunes filles de 14 ans[3], une augmentation de la couverture vaccinale jusqu’à 85 % permettrait d’éviter a minima 2 546 conisations [4](réduction du risque de 26 %), 2 347 lésions précancéreuses CIN2/3[5] (réduction du risque de 31 %), 377 cancers du col de l’utérus (réduction du risque de 32 %) et 139 décès (réduction du risque de 39 %)[6].

L’enjeu est de taille. Chaque année en France, Les infections à HPV sont à l’origine de 6 300 cancers :

  • plus de 1 100 femmes meurent du cancer du col de l’utérus, près de 3 000 nouveaux cas sont diagnostiqués et plus de 31 000 lésions précancéreuses sont détectées par prélèvement cervico-utérin, pouvant entrainer des gestes chirurgicaux, avec parfois des retentissements importants sur l’avenir obstétrical des femmes ;
  • le cancer du col de l’utérus demeure l’un des seuls pour lequel le pronostic se dégrade en France, avec un taux de survie à 5 ans après le diagnostic en diminution (68 % sur la période 1989/93 contre 62 % sur la période 2005/2010) ;
  • plus de 25% de ces cancers concernent les hommes.

L’élargissement de la vaccination aux garçons a donc un double rôle : réduire le fardeau des infections HPV dans son ensemble chez les femmes ainsi que chez les hommes et freiner la transmission des papillomavirus au sein de la population générale, en protégeant mieux les filles et les femmes non vaccinées ; le cancer du col de l’utérus restant la priorité de santé publique.

Une enquête menée en 2019 par l’Institut et la HAS confirmait une nouvelle fois le rôle des professionnels de santé dans l’information et la recommandation de la vaccination HPV auprès des parents. Afin de vous accompagner dans l’information à leur délivrer et répondre aux questions qu’ils peuvent se poser sur la vaccination contre les HPV, l’Institut national du cancer a développé une rubrique dédiée autour de 10 arguments clés. Il propose également un dossier complet sur la prévention des risques infectieux liés au papillomavirus humain.  Enfin, un dépliant à destination des parents est à votre disposition dans son catalogue des publications. 

Nous vous invitons à prendre connaissance de ces outils et nous vous laissons le soin d’en faire la promotion auprès des professionnels de votre réseau. Emmanuel Collin, Directeur de la communication et de l’information de l’Institut se tient à votre disposition pour toutes les questions que vous ou vos équipes jugeriez utiles.

Votre action en faveur de la vaccination contre les infections liées aux HPV en France est précieuse.

En vous remerciant de votre implication dans la lutte contre le cancer, je vous prie d’agréer, Monsieur le Président, Cher confrère, l’assurance de ma considération. »

Pr Norbert IFRAH
Président de l’INCa

52, avenue André Morizet
92 100 Boulogne-Billancourt

INCA