C123. Manifestations anorectales à Monkeypox Virus : à propos de 65 cas
S. Bendaoud et al. Paris
A travers la vague de Monkeypox que nous avons vécu l’année dernière, cette équipe a mené une étude monocentrique qui a confirmé la transmission sexuelle de ce virus avec un délai d’incubation médian de 7 jours. Des signes systémiques étaient présents dans 1/3 des cas. L’atteinte anopérinéale n’était pas spécifique avec des ulcérations, érosions et des vésicules. Une atteinte rectale sévère hyperalgique était observée dans 60 % des cas et 23 % des patients avaient une autre IST concomitante qu’il convient de chercher de manière systématique. Le délai de guérison était plus rapide chez les patients nés avant 1977 et vaccinés contre la variole et chez les patients non VIH.
C124. Le microbiote intestinal : nouvel acteur impliqué dans les troubles digestifs observés chez les patientes douloureuses pelviennes chronique.
C. Cardaillac et al. Nantes, Rennes, Toulouse
Cette étude multicentrique a comparé 3 bras = des femmes douloureuses pelviennes chroniques avec troubles digestifs (n = 15) vs des douloureuses sans troubles digestifs (n = 15) vs des contrôles sains (n = 16). Une augmentation significative de la richesse du microbiote intestinal et une baisse de la béta-diversité ont été retrouvées dans le 1er groupe. Le transfert du surnageant fécal chez la souris n’a pas modifié la perméabilité colique mais a provoqué une sous-expression de l’ARNm de Muc2 et d’un réseau de 8 gènes dans le groupe des patientes douloureuses responsable d’une altération de la qualité du mucus colique confirmée à l’aide d’un marquage Muc2 en immunohistochimie. Cette étude pourrait amener à considérer le microbiote intestinal comme une cible thérapeutique potentielle chez ces patientes.
C125. La thérapie interférentielle pour le traitement de la constipation chronique chez l’adulte : essai randomisé-contrôlé CON-COUR
V. Vitton et al. Marseille, Lyon, Rouen, Rennes, colombes, Bordeaux, Cornebarrieu
Cet essai de phase III multicentrique contrôlée randomisé en double aveugle vs placebo a évalué l’efficacité de la stimulation électrique trans-abdominale par thérapie interférentielle dans le traitement de la constipation chronique de l’adulte. Bien que le critère d’évaluation principal correspondant à l’amélioration du nombre de selles spontanées complètes à S8 n’a pas été atteint, les patients traités ont noté une amélioration symptomatique significative. Aucune différence n’a été non plus retrouvée dans la mesure du temps de transit colique, les données de la manométrie ano-rectale et la satisfaction des patients. Ce traitement ne permet au final pas de remplacer les laxatifs mais pourrait s’envisager comme un complément chez les patients très symptomatiques.
C126. Les irrigations coliques transanales, le traitement de choix des séquelles fonctionnelles digestives liées au spina bifida : un essai randomisé contrôlé français
C. Brochard et al. Rennes, Lille, Ploemeur, Nantes, Rouen
Cette étude prospective contrôlée randomisée multicentrique a évalué l’efficacité des irrigations coliques rétrogrades associées au traitement médical conventionnel (n = 18) par rapport au traitement conventionnel seul (n = 16). La baisse du score fonctionnel digestif des malades neurologiques était significativement plus importante dans le groupe irrigation. Ces patients ont également ressenti une amélioration significative de leur qualité de vie avec une bonne acceptation du traitement. Il s’agit probablement d’une association à envisager d’emblée chez ces patients neurologiques compliqués à prendre en charge.
C127. Association entre le niveau de méthylation des gênes ZNF582 et ASCL1 sur frottis anal et la progression vers le cancer anal : une étude ancillaire de la cohorte AIN3
VM. Ferrare et al. Paris, Lyon, Rennes, Bordeaux, Talence, Montpellier, Toulouse, Saint-Herblain, Amsterdam (Pays-Bas)
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Il s’agit d’une étude ancillaire de la cohorte prospective multicentrique française AIN3. Les niveaux de méthylation (ZNF582 et ASCL1) sur le frottis à l’inclusion ont été comparé selon le statut cytologique, la présence d’HPV à haut risque (HPVhr) ou d’un HPV16 et l’immunocytochimie p16/Ki67. Cette étude a inclus 424 hommes dont 45 % VIH+. Les niveaux de méthylation étaient significativement plus élevés en cas de HSIL, en présence d’HPVhr/HPV16 et d’un double marquage p16/Ki67. Les niveaux de méthylation les plus élevés étaient associés à un sur-risque significatif d’évolution vers le cancer de l’anus avec des seuils respectifs ZNF582 et ASCL1 définis de 0,62 (HR = 5) et de 1,95 (HR = 6). Il s’agit de la première étude ayant montré le rôle potentiel des marqueurs de méthylation dans la stratification du risque de l’anus dans une cohorte en vraie vie sur un simple frottis anal.
C128. Comment surveiller les lésions cytologiques de bas grade du canal anal ?
A. Carlo et al. Rennes, Toulouse
L’objectif de ce travail prospectif monocentrique était de quantifier et de déterminer les facteurs de risque d’évolution des LSIL fréquemment retrouvées chez les patients soumis au dépistage des lésions précancéreuses de l’anus vers des HSIL. Cette étude a inclus 194 patients (140 VIH+) ayant des LSIL lors d’un 1er frottis anal. Du HPV16 a été retrouvé dans 49 % de ces patients. Après un suivi médian de 48 mois, des HSIL confirmées histologiquement ont été retrouvées chez 33 % des patients dont un cancer invasif et 26 % des patients ont régressé leurs LSIL. Le risque d’apparition de HSIL au cours du suivi était significativement plus important en cas d’HPV16 retrouvé dès le départ (HR = 2,8) et au sein de la population féminine (HR = 2). Ces résultats posent la question de rapprocher la surveillance chez ces patients mais également de l’espacer en l’absence de ces facteurs de risque.
C129. Intelligence artificielle et anuscopie haute résolution : reconnaissance automatique de lésions de néoplasie de haut grade à l’aide d’un réseau neuronal convolutif
L. Spindler et al. Paris, Porto (Portugal)
Dans l’ère de la modernité et dans le sillage de l’endoscopie, un réseau neuronal convolutif a été développé en anuscopie haute résolution par l’analyse de 5026 images contenant 1517 images de HSIL et 3509 images de LSIL. L’algorithme a été conçu pour différencier les HSIL des LSIL. Le modèle développé avait une précision globale de 92,3 %. Ce travail répond sans doute à une demande clinique grandissante de dépistage des lésions précancéreuses de l’anus et à une offre médicale restreinte de l’anuscopie haute résolution à quelques centres experts. L’utilisation de l’intelligence artificielle permettrai de démocratiser cet examen par une diminution de la courbe d’apprentissage.