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Manométrie anorectale

Diplôme inter-universitaire – Proctologie médicochirurgicale – Fiche numéro 7

Par Carine Visée, Véronique Vitton, Laurent Siproudhis

Les conditions de déroulement de l’examen

  • Tous les traitements peuvent être poursuivis
  • Recueil des traitements pouvant influencer la fonction anorectale
  • Pas de nécessité d’être à jeun
  • SANS préparation (colique ou lavement)
  • Information sur la procédure
  • Lubrifiant sans anesthésiant
  • Installation du patient en décubitus latéral gauche
  • Examen indolore et dans un environnement calme et bienveillant
  • Avec une sonde de manométrie haute résolution !
  • Faire un toucher rectal avant l’examen

Les indications de la manométrie anorectale

  • Constipation/dyschésie (coordination recto-anale, sensibilité rectale, megarectum, aganglionose)
  • Incontinence anale (tonus de repos, contraction volontaire, sensibilité rectale)
  • Douleur ano-rectale (hypertonie sphinctérienne, dysynergie ano-rectale)
  • Bilan pré-opératoire avant une chirurgie mettant en danger la continence anale (sphinctérotomie latérale interne, fistulotomie) ou l’évacuation (rectopexie)
  • Bilan après lésion obstétricale avant de futurs accouchements par voie basse

Les limites de l’examen sont la présence d’une sténose anale ou de douleurs anales intenses pouvant empêcher l’introduction de la sonde.

Quelles mesures sont réalisées lors d’une manométrie anorectale ?

Après une période de stabilisation de 3 minutes pendant laquelle on n’enregistre rien (cela permet au patient de s’habituer à la sonde) on mesure :

  • La pression de repos qui correspond principalement au tonus du sphincter anal interne
  • Les pressions lors de la contraction volontaire qui correspondent au tonus du sphincter anal externe
  • Les pressions lors des manœuvres de toux et de poussée avec manœuvre d’expulsion du ballonnet à la recherche de troubles de la coordination anorectale
  • Mesure de la sensibilité rectale
  • Recherche du reflexe rectoanal inhibiteur (RRAI)

Les troubles anorectaux sont classés en 4 types d’anomalie

  • Atteinte ou non du RRAI (maladie de Hirschsprung chez l’enfant, à interpréter avec prudence chez l’adulte)
  • Atteinte ou non du tonus ou de la contraction volontaire sphinctérienne
  • Atteinte ou non de la coordination anorectale : la pression dans le rectum doit augmenter et les sphincters se relâcher lors de la poussée abdominale. L’asynergie abdomino-périnéale (ou anisme) correspond à l’absence de relaxation du canal anal ou de sa contraction paradoxale lors des efforts de poussée abdominale (cette poussée abdominale pouvant être correcte ou non)
  • Atteinte ou non de la sensibilité rectale

L’intérêt est d’adapter au mieux la prise en charge thérapeutique des patients (rééducation, traitement médical et chirurgical, abstention thérapeutique).