CFW : Bonjour Laurent Abramowitz.
Tu es le président du GREP, Groupe de Recherche en Proctologie.
Quand cette association est-elle née, et dans quel but a-t-elle été créée ?
LA : Elle est née il y a 20 ans de la réflexion du Pr IradJ Sobhani et du Dr Roland Ganansia qui pensaient que la recherche en proctologie avait besoin de s’organiser, se fédérer et gagner en qualité méthodologique. Ils m’ont demandé de réfléchir à mettre en place, avec le CA de la SNFCP et toutes les bonnes volontés, une organisation pour initier et réaliser des études multicentriques.
Depuis 2014 nous nous sommes organisés en loi de 1901 pour faciliter notre gestion des ressources financières.
Dès le début, l’idée a suscité un enthousiasme parmi la plupart des centres de proctologies en France, permettant de mettre en communs les investigateurs des centres hospitaliers et les libéraux. Certains membres forment le noyau « moteur » de l’association, mais nous sommes rejoints par de nombreux collègues dont la multiplicité fait la richesse de nos projets.
CFW : Comment le GREP s’articule-t-il avec la SNFCP ?
LA : Le GREP est le bras recherche de notre société, la SNFCP. Statutairement, des membres du CA de la SNFCP doivent être membre du CA du GREP. Les idées de recherches naissent et se développent grâce à la richesse des membres de la SNFCP dont le GREP fait partie, mais reste indépendant, sur le plan financier notamment
CFW : Quel genre de travaux menez-vous ? Des publications sont-elles disponibles ?
LA : Les premières publications se sont attachées à décrire les résultats de la chirurgie des hémorroïdes, des fissures et des fistules anales. Puis nous avons validé une échelle de qualité de vie des patients souffrant d’hémorroïdes ou de fissures (le score Hémofiss) qui est en cours de traduction dans plusieurs pays (Chine notamment). Nous avons publié divers travaux (sur la sexualité dans les LAP de Crohn par exemple) et nous sommes en attente de publication pour des travaux sur la chirurgie des fistules par radiofréquence, les LAP de Crohn (dosage sanguin de l’ADA et étude randomisée sur la chirurgie des fistules). Enfin, nous menons actuellement des études de cohorte sur les lésions précancéreuse de l’anus, les fistules anales de Crohn et le traitement des hémorroïdes par la radiofréquence. Bref nous travaillons sur tous les pans de notre spécialité médico-chirurgicale, et les publications paraissent dans les revues internationales de notre spécialité (la liste est consultable sur le site internet de la SNFCP, rubrique Recherche : https://www.snfcp.org/la-recherche)
CFW : Parle-nous de la vie de l’association ? Comment est-elle financée ? Comment travaillez-vous ?
LA : Le GREP compte à ce jour pas loin de 70 membres, gastro-entérologues ou chirurgiens. Nous nous réunissons deux journées complètes par an, une en novembre avant les journées de la SNFCP et une en juin pour discuter des futurs protocoles et des études en cours, réunion où l’on trouve en général un moment pour déjeuner ensemble de façon conviviale. Durant les JFHOD se tient une réunion plus courte où l’on discute des études en cours. Des réunions peuvent être ponctuellement organisées selon les besoins d’une étude. Nous sommes financés pour chaque étude selon différentes modalités (bourses de sociétés savantes, PHRC, subvention de laboratoires, instituts ou ONG…).
CFW : Qui peut devenir membre du GREP ? Y a-t-il des conditions à remplir ?
LA : Nous sommes ouverts à toutes les bonnes volontés ayant le projet de travailler sur un ou des projets de recherche en proctologie. Nous pouvons aider, selon les besoins, à chaque étape d’élaboration d’un protocole de recherche : intérêt d’une question, méthodologie et rédaction du protocole, recrutement de centres investigateur… Comme à la SNFCP, au GREP « on travaille sérieusement, sans se prendre au sérieux ».
CFW : As-tu un message à faire passer à nos lecteurs ?
LA : Je voudrais remercier très très chaleureusement les membres du conseil d’administration (Laurent Siproudhis, Guillaume Meurette, Charlotte Favreau-Weltzer, François Pigot, Guillaume Bonnaud, Dominique Bouchard, Vincent de Parades et Véronique Vitton) ainsi que tous les membres du GREP. C’est grâce à eux que nous avons des échanges d’une grande richesse scientifique. Je remercie également tous les investigateurs grâce auxquels nous pouvons avoir des évaluations de qualité chez nos patients. Un grand merci à Jerry Pichot qui travaille à nos côtés pour une organisation huilée.
N’hésitez pas à pousser la porte de notre petit groupe, ne serait-ce que pour repartir avec des idées qui pourraient germer un jour…
On vous attend lors des prochaines réunions. Vous pouvez vous inscrire en nous contactant par mail : [email protected].