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En direct des JFHOD – Communications affichées (sélection de 10 travaux)

Les deux meilleures sélectionnées

P008 La rémission clinico-radiologique complète améliore la qualité de vie des patients atteints de maladie de Crohn avec fistule anale traitée par darvadstrocel : un argument supplémentaire pour obtenir la rémission profonde chez ces patients !

M. Akaffou et al. Paris

Après injection de darvadstrocel, sur une série prospective de 27 patients suivie 12 mois, le taux de réponse clinique était de 86 % (52 % complète) et radiologique de 69 % (50 %). La qualité de vie évaluée par le score CAFQoL spécifique des fistules anales de la maladie de Crohn s’est amélioré de manière significativement meilleure en cas de réponse combinée clinico-radiologique complète (rémission profonde) par rapport à la rémission clinique seule. Outre la confirmation de la bonne efficacité clinique et radiologique et du bon profil d’innocuité du darvadstrocel, cette étude a intégré la qualité de vie dans les objectifs thérapeutiques chez ces patients ayant des lésions sévères.

P009 Prise en charge de la suppuration anale aigue de la maladie de Crohn : données préliminaires multicentriques françaises de la cohorte 3T LAP.

A. Landemaine et al. Rennes, Paris, Bordeaux

Il s’agit des résultats préliminaires d’une cohorte prospective ayant pour but d’évaluer la prise en charge des lésions anales suppuratives dans de nombreux centres français. Dans cette analyse, 156 patients ont été inclus. Parmi eux, 1/3 avaient déjà des troubles de la continence anale et les 2/3 avaient déjà été opérés avec plus de 2 gestes pour la moitié d’entre eux. La fistule était complexe dans 70 % des cas et 16 % des femmes avaient une fistule ano-vaginale/vulvaire. Une atteinte primaire associée a été retrouvée chez 33 % des patients, une sténose anale dans 10 % des cas et une atteinte rectale dans 70 % des cas. Tous les patients ont été opérés : 68 % des patients ont été drainés par séton sinon par mise à plat simple de la suppuration et 19 % des patients ont eu une fistulotomie. Les ¾ des patients étaient sous biothérapie. Cette première analyse a conclu à la sévérité des fistules anopérinéales de la maladie de Crohn confiées à ces centres tertiaires et à la grande disparité des prises en charge malgré la disponibilité de recommandations de pratique clinique aussi bien françaises que européennes.

JFHOD 2023

Les autres

P116 Efficacité et faisabilité de l’embolisation de l’artère rectale supérieure par voie radiale dans le traitement des saignements hémorroïdaires

L. Mazel et al. Paris

L’embolisation des artères hémorroïdaire a montré son efficacité chez les patients souffrant de rectorragies d’origine hémorroïdaire. Elle a été principalement étudiée avec un abord fémoral. Cette voie d’abord implique un risque de complication hémorragique au point de ponction et de fait rend plus difficile une prise en charge ambulatoire des patients. L’objectif de cette étude (rétrospective et monocentrique) était d’évaluer la sécurité et l’efficacité de l’embolisation des artères rectales supérieures par un abord artériel radial sur les saignements. Au total 32 patients ont été inclus dont plus des 3/4 (78%) présentaient des troubles de la coagulation, une anémie et 71 % (22/31) étaient en échec d’une prise en charge chirurgicale ou instrumentale. Au terme d’un suivi médian de 16 mois, le taux d’efficacité clinique avoisinait 80 % et aucune complication n’a été rapportée. Le geste était réalisé en ambulatoire chez 2/3 des patients. Le principal facteur de risque d’échec et la visualisation d’artères rectales moyennes hypertrophiques au cours des angiographies. Ainsi, l’abord radial apparaît comme une voie d’abord sure et efficace pour l’embolisation des artères hémorroïdaires.

P117 Prise en charge des suppurations périanales : impact de l’antibiothérapie

Blondin S et al. Paris, Rémalard-en-Perche

La survenue d’un abcès périanal est classiquement associé à la présence d’une fistule anale. Toutefois, un trajet fistuleux n’est pas toujours retrouvé après drainage de l’abcès. La place des antibiotiques reste controversée. Certains travaux évoquent une efficacité préventive de l’antibiothérapie en cas d’abcès sur l’organisation du trajet fistuleux. L’objectif de l’étude était d’évaluer le taux de fistules anales chez les patients présentant un premier épisode de suppuration périanale, recevant ou non une antibiothérapie. Au total 373 patients étaient inclus. A un an, une fistule anale a été identifiée chez 276 (74,0%) patients. Ce taux était de 64,2 % chez les patients ayant reçu des antibiotiques contre 81,5 % des patients n’en n’ayant pas reçu (p < 0,001). Cette étude confirme donc le taux important de fistule anale dès le premier épisode d’abcès. Surtout, elle suggère que l’antibiothérapie pourrait diminuer le risque de fistule anale après abcès. Ces données, susceptibles de modifier nos pratiques, méritent d’être confirmées à plus long terme.

P118 Traitement de la fissure anale par toxine botulique

S. Kordjani et al. Alger (Algérie)

Le traitement de la fissure anale chronique est le plus souvent chirurgical. Le risque d’échec du traitement médical est élevé. Cependant la chirurgie de la fissure anale n’est pas sans complications : douleurs, saignements, infection et incontinence anale. L’intérêt de la toxine botulique est de lever temporairement l’hypertonie sphinctérienne et d’aider ainsi à la cicatrisation (seule ou en association à la fissurectomie). L’objectif de cette étude était d’évaluer l’efficacité du traitement de la fissure anale chronique par injection de toxine botulique. Dans ce travail prospectif, 213 patients souffrant de fissures anales chroniques en échec des dérivés nitrés ont bénéficié d’une injection de 100 UI de toxine botulique A. Le taux de cicatrisation était de 70,4% (suivi minimum de 6 mois) avec une diminution significative des douleurs et une diminution de l’hypertonie à la manométrie anorectale. Ces résultats encourageants à court et moyen terme méritent d’être confirmés au long cours.

P120 Efficacité à long terme des ligatures des artères hémorroïdaires par guidage doppler et mucopexie (HAL-RAR- dans le traitement de la maladie hémorroïdaire interne

J. Benass et al. Rabat (Maroc)

La ligature artérielle sous contrôle doppler avec mucopexie, ou HAL-RAR, est une technique chirurgicale mini-invasive visant à dévasculariser le tissu hémorroïdaire interne sans modifier l’anatomie du canal anal et ainsi simplifier les suites opératoires. L’objectif de ce travail était d’évaluer le taux de récidive à long terme après HAL-RAR chez 114 patients souffrant de pathologie hémorroïdaire interne de grade II à IV. Au terme d’un suivi moyen de 2 ans, le taux de récidive était de 7,9% (2/3 des cas une récidive du prolapsus et dans 1/3 des rectorragies). Ces résultats confirment l’efficacité à court et moyen terme du HAL-RAR.

P121 Hémorroïdectomie tripédiculaire en ambulatoire : tout est dans l’infirmation et l’organisation !

D. Marone et al. Paris

Les suites opératoires douloureuses et le risque de complications après hémorroïdectomie tripédiculaire ont longtemps motivé l’hospitalisation des patients. Aujourd’hui, le développement de la chirurgie ambulatoire, l’élaboration de parcours patients dédiés et les progrès dans la gestion des effets indésirables et des complications permettent une prise en charge ambulatoire dans la majorité des cas. Cette étude a évalué sur 1 an 392 patients opérés d’une hémorroïdectomie tripédiculaire dont 292 en ambulatoire. Le taux de satisfaction bonne ou excellente était de 85%. En postopératoire, il y a eu 11% de conversions en hospitalisation conventionnelle, 48% des patients ont donné un appel téléphonique, 24% ont consulté en urgence et 11% ont été réhospitalisés. Au total, 30% des patients ont présenté des complications (malaise, nausées et vomissements, saignements, troubles urinaires, fécalome). En analyse multivariée, les explications préopératoires par l’opérateur (OR à 0,18 ; IC 95%, [0,04 ;0,74] ; p=0,02) et par l’anesthésiste (OR à 0,08 ; IC 95%, [0,00 ;0,73] ; p=0,04) jugées comme insuffisantes étaient les seuls facteurs prédictifs indépendants de la non satisfaction des patients. Ce travail confirme l’importance de l’information des patients et la nécessité d’un parcours adapté et dédié pour la gestion des complications.

P123 Abcès péri-anal après incision : faut-il administrer un antibiotique ?

A. Alam et al. Paris

L’objectif de ce travail était d’évaluer le taux de recours à une chirurgie de drainage d’une fistule anale et ses facteurs prédictifs chez les patients ayant eu une incision d’un abcès périanal en consultation. Au total 109 patients, majoritairement des hommes (74%), ont été inclus. Près de la moitié des patients (n = 54) ont dû avoir une chirurgie de drainage de fistule quelques jours après incision (absence de fermeture, persistance de symptômes, fistule anale évidente). Sur les 55 patients restants, 45 n’ont pas eu de récidive d’abcès au terme d’un suivi de 2 ans et demi. Le tabagisme et l’absence d’antibiothérapie étaient associés à la survenue d’une récidive et à une prise en charge chirurgicale d’une fistule anale. Il s’agit donc de la 2ème étude présentée qui évoque un effet protecteur de l’antibiothérapie sans pouvoir affirmer le lien de causalité. Cette tendance reste à confirmer par des études dédiées.

P124 Le choix du traitement chirurgical de la pathologie hémorroïdaire ne peut pas reposer sur la seule classification du prolapsus de Goligher : résultats d’une étude prospective chez 472 patients consécutifs

N. Fathallah et al. Paris, Catane (Italie), La Rochelle

Les recommandations de prise en charge de la pathologie hémorroïdaire reposent essentiellement sur l’évaluation de la gravité de la maladie hémorroïdaire par le score de prolapsus de Goligher. Cependant, en pratique clinique, de nombreux autres facteurs sont pris en compte pour la décision thérapeutique. Cette étude de cohorte prospective a évalué 472 patients consultant pour une pathologie hémorroïdaire. Le saignement était la plainte la plus fréquente (76,5%) suivi du prolapsus (60,4%), des marisques, des suintements et du prurit. Un traitement instrumental a été proposé à 72% des patients et 17,3 % des patients ont été opérés. Tous traitements confondus, le score de saignement a baissé de manière significative à 1,3 (± 1,6) (p < 0,001) de même que le score de prolapsus à 1,8 (± 0,8) (p < 0,001). La baisse des scores de saignement (p=0,002) et de Goligher (p < 0,0001) était significativement plus importante dans le groupe « chirurgie » par rapport au groupe traitements médico-instrumentaux. De même, le taux de satisfaction était significativement plus élevé dans le groupe « chirurgie » (p = 0,003). L’âge élevé, la présence de marisques gênantes, l’ancienneté des symptômes, les scores de saignement et de Goligher élevés, l’échelle de Bristol > 4, l’impact négatif de la maladie hémorroïdaire sur la qualité de vie, le tabagisme et la lecture pendant la selle étaient des facteurs indépendants de prise en charge chirurgicale en régression logistique. Cette étude a décrit le profil des patients consultant pour une maladie hémorroïdaire dans un centre tertiaire et la prise en charge thérapeutique en vraie vie. En dehors du score de prolapsus de Goligher, plusieurs autres facteurs étaient associés à la prise en charge chirurgicale et devraient être intégrer dans un score composite pour aider à la prise de décision chez certains patients.

P125 FiLaC dans la vraie vie : résultats d’une étude bicentrique marocaine.

H. Delsa et al. Casablanca (Maroc)

Le FiLaC est une technique d’épargne sphinctérienne pour le traitement des fistules anales. Ce travail bicentrique a évalué les résultats du FiLaC chez 109 patients traités sur un suivi variable de 3 à 36 mois. Au total 72 patients (66 %) ont été considérés guéris et aucun patient n’a présenté d’incontinence anale sévère confirmant la bonne tolérance du traitement.