Eloïse Leclerc nous explique son projet HiDoc qui figure parmi les finalistes retenus.
Le DigH@cktion a été créé en 2020. Fondé par 20 associations, instances nationales, fédérations et sociétés savantes, il s’inscrit dans une dynamique annuelle avec un hackathon comme événement central. Pour sa seconde année, il se déroulera du 18 au 20 juin 2021 en 100% virtuel.
Plus qu’un hackathon classique, le DigH@cktion est un programme d’innovation centré sur les maladies digestives, qui a pour but de dynamiser la discipline et stimuler l’avènement d’innovations digitales et techniques utiles aux malades et aux soignants.
Parmi tous les projets soumis, 12 ont été retenus pour être développés par des professionnels de santé, patients et proches de patients, ingénieurs, développeurs, designers, marketeurs, industriels de santé, data scientists et amoureux de l’innovation lors du week end du 18 au 20 juin 2021.
Projet HiDoc
Quelle est l’origine du projet HiDoc ?
Tout d’abord, je suis interne de DES d’Hépato-Gastro-Entérologie et mon travail de thèse s’est intéressé à l’impact du dépistage proctologique des patients vivants avec le VIH.
Au cours de ce travail, nous avons pu faire le constat d’un très faible taux d’adhésion au dépistage proctologique des patients à haut risque infectés par le VIH (4,6% en données de cohorte de CHU français).
D’où l’idée de participer à DigH@cktion afin développer une application pour améliorer le suivi de ces patients.
Pourquoi créer HiDoc ?
Très peu de patients séropositifs bénéficient d’un dépistage proctologique.
Les différents facteurs pouvant expliquer cela sont principalement la présence d’un lourd suivi multidisciplinaire (nombre élevée de consultation, traitement multiple, rythme de surveillance variable…), et un nombre élevé de perdus de vus lié à un suivi aléatoire ou une absence de suivi mais également un lien parfois faible entre l’infectiologue et le proctologue.
De plus, il existe un manque d’information des patients au sujet du dépistage proctologique notamment sur les objectifs et le déroulement de la consultation de proctologie.
D’autre part, nous n’avons pas de consensus international sur les stratégies de dépistage proctologique des patients VIH et différentes stratégies de dépistage sont utilisées en fonction des centres.
HiDoc, de quoi s’agit-il exactement ?
Il s’agit d’une application permettant de renforcer le lien entre le patient et le corps médical et également de faciliter la communication entre l’infectiologue et le proctologue.
En pratique …
Différents outils seront disponibles sur l’application :
Un agenda intégré permettant la validation de la consultation de proctologie et également la mise en place de rappels en cas d’oubli de la consultation. Le patient pourra y intégrer d’autres consultations spécialisées dans le cadre de son suivi VIH.
Des messages de prévention expliquant les objectifs de la consultation de proctologie, les facteurs et conduite à risque et le déroulement de la consultation de proctologie.
Un recueil de la stratégie de dépistage adoptée à chaque consultation (insertion des données par le patient sur la base d’un menu déroulant) : les données cytologiques, les données virologiques et l’examen par anuscopie standard ou anuscopie haute résolution.
Un recueil de l’avis du patient : l’acceptabilité de la consultation de proctologie et l’acceptabilité du type de stratégie de dépistage réalisée.
Un forum de questions.
La proposition de l’application sera faite initialement par l’infectiologue référent du patient. Mais la campagne d’information de l’application pourra être également effectuée auprès des médecins traitants.
A long terme…
Nos objectifs à long terme sont d’améliorer nos stratégies de dépistage proctologique grâce à l’adhésion des patients au projet (amplification de la cohorte de suivi et structuration de l’offre de suivi dans les centres).
Nous pourrons également tester la capacité d’adaptation individuelle des algorithmes proposés.
De plus, HiDoc permettra le déploiement d’une base de données anonymisée des ressources cliniques, cytologiques et virologiques afin de tester la robustesse des stratégies et des algorithmes.
Par ailleurs, il serait intéressant de développer l’application pour d’autres volets du suivi VIH en coordination avec la société de pathologie infectieuse (SPILF) et les associations de malades (AIDES, SIDACTION).
Pour conclure en un tweet
#depistageproctologique
#pourtouspatientsséropositifsàhautrisque
#communication
#messageprevention
#acteurdemapriseencharge
#anusetcancer