Use of Darvadstrocel (Allogenic Stem Cell Therapy) for Crohn’s Fistulas in Real Clinical Practice: The National Project to Implement Mesenchymal Stem Cell for the Treatment of Perianal Crohn’s Fistula (the PRIME Study)
Herreros MD, Ramirez JM, Otero-Piñeiro AM, Martí-Gallostra M, Badiola I, Enríquez-Navascues JM, Millan M, Barreiro EM, De La Portilla F, Suárez Alecha J, García-Olmo D; National Project to Implement Mesenchymal Stem Cell for the Treatment of Perianal Crohn’s Fistula (the PRIME Study) Group.
Dis Colon Rectum. 2024 Jul 1;67(7):960-967.
Allogenic Stem Cells in Anal Fistulas of Crohn’s Disease: From Promising Premises to Real Life Experience
Brochard C, Siproudhis L, Fathallah N, Zerbib P, Sabbagh C, Bouchard D, Etienney I, Cotte E.
Inflamm Bowel Dis. 2024 Jun 11.
Efficacy and safety of darvadstrocel treatment in patients with complex perianal fistulas and Crohn’s Disease: results from the global ADMIRE-CD II phase 3 study
Serclova Z, Garcia-Olmo D, Chen ST, Wexner S, Panés J, Wu C, Fleshner P, Zhang B, Colombel JF, Song M, McKay C, Nazarey P, Wright E, Raffals L.
J Crohns Colitis. 2024 Jan;18, Suppl 1:i34–i35.
Mots clés
Fistules anales, maladie de Crohn, darvadstrocel
Appréciation
Traiter les fistules anales liées à la maladie de Crohn reste un challenge pour le proctologue. L’étude ADMIRE-CD publiée en 2016 a montré que les injections de cellules souches mésenchymateuses (darvadstrocel) permettaient une fermeture des fistules anales liées à la maladie de Crohn chez 50 % des patients à 6 mois, vs 34% en cas de placebo (p=0,024). Cette étude randomisée contrôlée contre placebo, de phase II, a permis à ce traitement d’obtenir l’autorisation de mise sur le marché (AMM) en 2019 et aux centres français de proposer aujourd’hui ce traitement aux patients éligibles.
Les résultats de l’étude ADMIRE-CD II menée aux Etats-Unis, au Canada, en Europe et en Israël ont été présentés en communication orale (Serclova et al.) au congrès ECCO en Février 2024. A ce jour, l’article n’est pas disponible. Dans cette étude ayant inclus 568 patients du monde entier, les taux de fermeture rapportés étaient de 46,3% dans le groupe placebo et 48,8% dans le groupe darvadstrocel (p=0,571). La durée médiane d’obtention de la fermeture était également la même dans les 2 groupes.
Les données en vie réelle de l’efficacité des cellules souches mésenchymateuses dans le traitement des fistules anales de Crohn étaient également attendues. Nos collègues espagnols (Herreros et al.) ont rapporté un taux de fermeture de 63 % (41/63 patients) clinique et radiologique à 6 mois. L’étude française (Brochard et al.) a rapporté un taux de réponse clinique comparable mais un taux de rémission complète radiologique moins optimiste de 29% (23/79 patients). Deux facteurs étaient identifiés comme associés au succès dans cette dernière étude : le caractère complexe de la fistule anale et le jeune âge.
Un patient sur 2 tire un bénéfice des injections de cellules mésenchymateuses dans le traitement des fistules anales de Crohn. Les patients ayant eu le placebo avaient un effet comparable selon certaines données récentes mais ils avaient également eu une préparation des trajets et un traitement de fond de la maladie. On peut donc penser que les patients éligibles étaient mieux préparés et mieux optimisés que lors du premier essai, ce qui pourrait expliquer les résultats de l’étude ADMIRE-CD II. Ainsi, la publication de cet essai est attendue avec impatience : on espère avoir des explications sur ces résultats négatifs. On peut aussi espérer, dans cette grande cohorte, identifier des facteurs prédictifs de l’efficacité du traitement et ainsi mieux sélectionner les patients. Certains facteurs ont été suggérés par les études rétrospectives (Brochard et al.) comme des critères liés à la maladie de Crohn, à la fistule anale…mais ils resteront à préciser. Il est important aujourd’hui de suivre l’actualité scientifique sur ce sujet car des publications sont attendues et nos pratiques devront probablement évoluer !
A suivre…